1.1.06

Bernardo Toro

B. Radic

Luz

Quand je pense à la mer j’entends les vagues, quand je n’y pense plus la mer se tait, mais alors les aiguilles du réveil se mettent à sonner. Et il faut que je repense aux vagues pour les faire taire. Mais quand je pense à moi aucun bruit ne se fait. Et il me vient une envie folle, un besoin impérieux d’entendre
Ma langue comme le cordon d’une cloche qui pendille. Je ne tire pas dessus, je reste là, dans le noir, les bras en croix, le nez tourné vers le plafond en attendant que le sommeil veuille bien me vider de moi-même
Nom, prénom, devoirs à terminer,
et je me parle avec l’ancienne voix de ma mère
— Quoi, ma fille ?
— Mais pourquoi tu me demandes alors que tu sais toujours tout ?