5.7.08

Julien Thèves


Ténérife


Nous étions partis. Je l’avais retrouvé à l’aéroport. Il me souriait. Il me parlait tout le temps. Le voyage avait été débile. 4 heures d’attente la nuit en salle d’embarquement avec les beaufs. 4 heures d’avion sans manger. L’arrivée, soudain, me motivait. Je me souviens de l’arrivée. Je me souviens de toi.

Je me souviens de F.

F. et moi étions arrivé tard à l’hôtel. J’avais été déçu par l’ombre de la raffinerie que l’on voyait se découper, le long de la côte. Mais F. m’avait immédiatement rassuré, il avait immédiatement positivé.

Au réveil, nous étions dans un pays chaud, au bord de l’eau. C’est magique.

L’après-midi, nous nous étions baignés. Nous commencions à voir le sourire arriver sur nos visages, le bonheur entrer dans nos corps.

Nous marchions ensemble. Nous étions ensemble. Nous marchions ensemble dans Santa Cruz de Tenerife, ville espagnole. F. faisait des photos. F. voulait s’acheter des baskets. F. avait soif. Et moi donc.

Nous avions loué une voiture. Je m’étais senti homme en conduisant. J’aime ce côté ridicule. Nous avions commencé à rouler, lui à côté de moi. Il me guidait, je l’emmenais. Il fumait, la vitre ouverte. Nous montions la côté, nous passions de l’autre côté des nuages, nous garions la voiture au bord de l’eau, nous nous extrayions d’un immense parking, nous gravissions la route en lacet, nous arrêtions la voiture au sommet de la montagne, nous reprenions la route, nous roulions la nuit aveuglés, nous sillonnions l’île, on faisait le plein, je pestais, il sifflotait. J’étais heureux.

Nous roulions sur l’autoroute, nous nous baignions sur la plage noire, nous attendions dans les bouchons, nous re-garions la voiture un peu mieux le soir, nous riions au bruit que faisait le pot d’échappement à une certaine vitesse, nous attendions au feu que les Espagnols démarrent.